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Caroline-Cécile Descarsin (Née à Péronne en 1774) 

Portrait d'Antoine Vieillard de Boismartin en 1791

Avec l'étude préparatoire

Huile sur toile

46 x 61,5 cm

 

Dessin au trois crayons

41,5 x 31,5 cm

Redécouvrir des œuvres d’un ou d’une artiste qui n’était plus connu que par les écrits est un sentiment extraordinaire; et nous avons cette chance avec les deux portraits que nous présentons ici.

 

Caroline Descarsin, fille ainée du peintre Rémi Fursy Descarsin (1747-1793) est une harpiste précoce admirée pour sa virtuosité. En 1785, à peine âgée de onze ans et accompagnée de sa soeur Sophie de cinq ans sa cadette, elles font avec succès leur première apparition au Salon de la Correspondance. Sous la conduite de leur père elles enchaînent par la suite des concerts « à leur bénéfice » . Entre 1786 et 1789, on les applaudit à Rouen, Bordeaux ou encore à Paris. Certaines de ces représentations sont l’occasion pour Rémi Fursy Descarsin de présenter une sélection de ses oeuvres.

Lors de la Terreur, ce dernier est arrêté et condamné comme instigateur des rebelles et contre-révolutionnaire. Il est guillotiné à Nantes le 24 brumaire an 2 (14 novembre 1793). Sa famille qui a elle même connu la prison avant d’être libérée se retrouve dans l’indigence. Le tribunal ayant par la suite été contesté, la veuve du peintre récupère leur appartement et réclame aux administrateurs du département ses meubles, mais aussi pour sa fille ainée, des tableaux que son père lui avait donnés. « Sans ces objets, elle ne peut continuer cet art, le seul bien qu’elle ait pour nous faire exister »[1].

 

D’autres mentions font état de cette activité de peintre de Caroline, mais nous n’avions jusqu’à ce jour aucune oeuvre à lui attribuer.

Par chance, un descendant du modèle, Alphonse Vieillard de Boismartin a inscrit en 1864 au revers de notre tableau, de précieuses indications dont le nom de son auteur orthographié « Mlle d’Escarcin.., amie », ainsi que la date de 1791 et le nom du modèle. Cette mention « amie » laisse supposer des liens privilégiés entre les deux personnages.

 

Se sont-ils rencontrés à Rouen où Caroline s’est produite, alors qu’Antoine Vieillard de Boismartin y est avocat au parlement ? Dans un cercle artistique peut-être? Vieillard de Boismartin est l’auteur de plusieurs tragédies telles: « Almanzor », « Blanchard ou le siège de Rouen » ou encore « Théramène, ou Athènes sauvée ». Maintes autres circonstances sont possibles. Il occupe après 1789 plusieurs hautes fonctions judiciaires et devient aussi Maire de Saint-Lô à trois reprises.

Le style du tableau montre une grande sobriété. Sur un fond presque neutre apparaît la figure de trois quarts à mi-corps du modèle. Servi par une lumière assez douce, l’ensemble montre une belle maîtrise dans son exécution qui laisse supposer que l’artiste n’en est pas à son coup d’essai. Souhaitons que d’autres découvertes viennent compléter ce corpus naissant.

[1]Archives départementales de Loire Atlantique, Q471, f.252. Cité par Yves Badel, « Du Nouveau sur le peintre Remi-Fursy Descarcin (Chauny 1747 - Nantes 1793), un talent décapité », dans Bulletin de la Société de l’histoire de l’art Français, 2011.

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