
École française du Nord vers 1570
La Pentecôte
Huile sur panneau
210 x 165 cm
Le récit de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres est fréquemment attesté dans la peinture flamande du début du XVIe siècle. Souvent choisi pour illustrer les volets des retables sur le cycle de la passion, le thème peut aussi prendre des formes plus monumentales.
La colombe du Saint-Esprit domine la composition, elle est nimbée de soleil, dont les rayons dardent chacun des personnages. On reconnaît parmi les femmes les trois Marie et sainte Anne. Le groupe des apôtres, et distinctement séparé de celui des femmes, laissant au centre de la composition un triangle vide. Cet espace est utilisé dans les représentations de la Pentecôte pour symboliser le Christ monté au ciel.
Tandis que la surprise se lit encore sur certains visages, d’autres semblent avoir parfaitement reconnu la présence divine et mettent les genoux à terre en signe de prière. On notera l’attitude particulière du personnage tout à droite de la composition. Tourné vers nous, il semble hors de la scène, interrogeant le spectateur. Alors que la tradition veut que les apôtres, à l’exception de saint Jean, soient représentés barbus, il est glabre. Cette liberté iconographique peut laisser supposer qu’il s’agit d’un réel portrait ; et même vraisemblablement d’un autoportrait du peintre, tenant lieu de signature.
Du fait de la rare documentation des artistes de la seconde moitié du XVIe siècle et des nombreux échanges entre le nord de la France et les Flandres, il serait trop ambitieux d’attribuer cette oeuvre ou de la placer d’un côté ou de l’autre de la frontière. Toutefois, les figures italianisantes et le décor architectural attestent de l’influence de Frans Floris et de Pieter Pourbus.